Tiff Macklem

OTTAWA — La Banque du Canada est confrontée à un choix difficile cette semaine : réduire ses taux pour soutenir une économie en ralentissement ou les maintenir à leurs niveaux actuels pour contenir l’inflation. Les économistes qualifient la situation de « mission impossible ».

Les pressions inflationnistes s’intensifient, mais une récession se profile en raison de l’instabilité des tarifs douaniers, selon Andrew DiCapua, économiste en chef à la Chambre de commerce du Canada. De nombreuses entreprises ont suspendu leurs investissements et leurs embauches en prévision de l’impact des nouvelles restrictions commerciales, notamment la hausse annoncée par le président américain des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium.

Après sept baisses de taux consécutives, le taux directeur de la Banque du Canada est maintenant à 2,75 %. La plupart des experts s’attendent à ce qu’il reste inchangé en juin. Cependant, certains estiment qu’une baisse pourrait être nécessaire dès juillet.

Bien que le PIB ait progressé de 2,2 % au premier trimestre, grâce à des livraisons plus importantes avant l’imposition des tarifs douaniers, des mois plus faibles sont à venir, selon le gouverneur de la Banque, Tiff Macklem. La production manufacturière a chuté de 31 000 emplois en avril, et le chômage a atteint 6,9 %.

Certains analystes estiment que juin est le moment idéal pour une baisse des taux d'intérêt, faute de quoi les consommateurs et les entreprises pourraient commencer à réduire encore davantage leurs dépenses.