Que signifie un « niveau durable » de la fonction publique dans le gouvernement de Mark Carney ?
À la veille du budget fédéral du 4 novembre, le ministre des Finances François-Philippe Champagne a déclaré que la fonction publique devait revenir à un « niveau durable », soit environ celui d’avant la pandémie. Cette annonce a suscité le débat, alors que le gouvernement prévoit de réduire les dépenses des ministères et organismes de 15 % sur trois ans : d’abord 7,5 % l’an prochain, puis 2,5 % en 2027-28 et 5 % en 2028-29.
Au cours de la dernière décennie, le secteur public a crû beaucoup plus rapidement que le secteur privé : +30 % contre +18 %, ajoutant plus de 110 000 emplois. Les experts avertissent que si la croissance repose surtout sur le secteur public, cela mènera inévitablement à une hausse des impôts et à un affaiblissement du secteur privé.
Le syndicat de la fonction publique (PSAC) estime que ces coupes pourraient coûter jusqu’à 70 000 emplois. Les économistes préviennent qu’un retour au « niveau antérieur » aura un impact sur la qualité et l’accessibilité des services publics, ainsi que sur la diversité de la main-d’œuvre, notamment chez les femmes et les minorités visibles.
Selon la professeure Jennifer Robson de l’Université Carleton, « la vraie question est : qui devra se sacrifier, et à quel prix ? » Elle craint qu’un examen budgétaire trop précipité n’entraîne des conséquences néfastes pour les programmes et les citoyens qui en dépendent.