Albert

Après la victoire des libéraux dirigés par Mark Carney, les discussions sur le séparatisme en Alberta se sont intensifiées une fois de plus au Canada. Frustrés par les politiques du gouvernement fédéral, notamment en matière d'énergie et de taxes, certains résidents de la province réclament la sécession.

La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a répondu à ces sentiments : en 2025, son gouvernement a simplifié le mécanisme permettant de soumettre la question de l’indépendance à un référendum. Pour ce faire, il suffit désormais de recueillir les signatures de 10 % des électeurs, soit environ 180 000 personnes.

L'Alberta a déjà connu un sentiment sécessionniste dans les années 1980, à la suite de l'introduction du Programme énergétique national de Pierre Trudeau et en 2019 avec le mouvement Wexit. Cependant, dans toute l’histoire de la province, un seul séparatiste a été élu à l’Assemblée législative, et ce seulement pour deux mois et demi.

Les sondages montrent que même si 60 % des Albertains sont généralement favorables à l’idée de l’indépendance, seulement 25 à 30 % voteraient en sa faveur s’il y avait un référendum spécifique. Autrement dit, la majorité n’est toujours pas favorable à la sécession du Canada.

Juridiquement, la séparation est extrêmement difficile. La Loi sur la clarté fédérale exige une « majorité claire » lors d’un référendum, une question claire et des négociations ultérieures avec Ottawa et toutes les provinces pour modifier la Constitution. Le droit de rétractation unilatérale est exclu.

Une complication supplémentaire est la situation des peuples autochtones. L’Alberta est entièrement couverte par des traités avec les Premières Nations. En réponse à l'initiative de Smith, les représentants des communautés autochtones ont déclaré qu'ils ne permettraient pas à la province de partir sans tenir compte de leurs droits. Le gouvernement a rapidement introduit un amendement précisant qu’aucun référendum ne pouvait violer les dispositions des traités.

Les experts affirment que sans le consentement des peuples autochtones, Ottawa ne pourra pas approuver légalement la sécession. Cela ne signifie toutefois pas un droit de veto formel. Il est fort probable que les négociations seront extrêmement difficiles et que le succès ne soit possible que si toutes les conditions juridiques, politiques et morales sont remplies.

En résumé : malgré les déclarations bruyantes et les rassemblements, la perspective réelle d’un départ de l’Alberta du Canada demeure peu probable. Mais le mécontentement à l’égard du centre fédéral et les appels à l’autonomie n’ont pas disparu – et pourraient s’intensifier à nouveau si la situation politique change.